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Femmes & Cinéma

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Les Femmes à la naissance du Cinéma
Ce billet, plutôt qu’insister sur les figures souvent débattues des frères Lumières, Méliès, Edison ou Chaplin… va suivre le parcours de deux femmes -avec leur double marque sur le 7e art, comme réalisatrice & comme actrice… :
Alice Guy & Lillian Gish
– la première réalisatrice au monde avec des fictions tournées dès les débuts du Cinéma ;
– et l’une des personnalités les plus marquantes du cinéma muet.

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Plan

1. Intro

2. Historique

3. Alice Guy

4. Lillian Gish

5. Synthèse & Liens

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Neptune Verseau & Uranus Poissons au moment des progrès de Daguerre & de la Photo; Neptune rejoignant Pluton en Gémeaux l'année des 1eres prises de vue caméra...

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1. Bref historique du pré-cinéma

Photographie & suite dans les idées

La fin du dix-neuvième, les progrès de la photographie (qui naît en 1839 sous l’impulsion de Jacques Daguerre), l’analyse de la locomotion qu’elle permet via les prises de vue répétées (Muybridge), la redécouverte du phénomène de persistance rétinienne favorisant l’illusion du mouvement (la capacité du cerveau de lier entre elles plusieurs images séparées) …

Ribambelle de boites à lumière

Une multitude d’inventions et découvertes rassemble rapidement les différents outils et moyens nécessaires au cinéma : la roue de Faraday (1830), le thaumatrope, le phénakistiscope, le zootrope, le praxinoscope -un système de projection (1853) inspiré de la lanterne magique, le théâtre optique  (d’Émile Reynaud), la pellicule qui permet d’aligner plusieurs images en négatif sur un film transparent (George Eastman), la construction et le brevet d’une caméra avec les 1ères prises de vue (Le Prince, 1888), le film perforé  (William Friese-Greene), le kinétoscope la même année (par Edison &Dickson)…

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Premiers standards

Cette période, aussi appelée Pré-Cinéma, semble concentrer l’attention du monde entier sur l’image animée. Le puzzle nécessaire à la naissance du cinéma se constitue au gré d’inventions concurrentes ou complémentaires intervenant dans de nombreux pays.  Au point que chaque nation ou presque, peut fêter « son » inventeur du Cinéma. En Allemagne, c’est Max von Skladanovsky avec le bioscope, dès1895. A Paris, c’est le cinématographe des frères Lumières, la même année… pendant qu’en Italie, Eugène Promio invente le travelling (à Venise au printemps 1896).

L’éclosion du Cinéma

Le 22 janvier 1898 nait Sergueï Eisenstein, futur et génial créateur de rythmes visuels. Le 15 mai 1902, Georges Méliès présente son Voyage dans la Lune, qui dure 14 minutes et enchaine les effets spéciaux. Le premier film de fiction (en concurrence avec ceux réalisés par Alice Guy).

Rapidement, encore, les technologies les plus avancées s’exportent pour dominer le marché naissant, les studios surgissent, l’industrie du cinéma s’ébranle…

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Intense expérimentation

Dans l’intervalle, la confusion créatrice, la libre exploration, les 1ers rudiments d’une syntaxe cinématographique (la grammaire du cinéma), les effets spéciaux, la transposition en images animée du récit littéraire, les ressources du cadrage et l’alchimie du montage s’épanouissent.

Entre l’époque de la fantaisie, de l’illusion, des jouets optiques, l’univers des cirques & des foires, et celle de l’industrie cinématographique… Le sas s’entrouvre brièvement, et des femmes d’avant-garde se lancent dans l’aventure : souvent, d’abord, comme simples secrétaires (une profession en plein essor), ou bien comme figurantes, avec l’argument culturel de mieux sentir l’image et toute sa fantaisie…

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Falling Leaves d'Alice Guy - 1912

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3. Alice Guy

Une réalisatrice française, née le 1er juillet 1873 à Saint-Mandé et morte le 24 mars 1968 à Mahwah, dans le New Jersey.

Elle fut sans doute la première réalisatrice au monde avec des fictions tournées aux débuts du cinéma, films dans lesquels elle associe l’image animée des Frères Lumière et l’art théâtral. Elle est la première femme créatrice d’une société de production cinématographique, la Solax Film Co en 1910. Les historiens ont calculé qu’Alice a travaillé sur plus de 1000 films.

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Blaché, le nom de son mari, dans le cinéma lui aussi

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Fille du prospère propriétaire d’une chaîne de librairies au Chili, elle rentre en France à six ans, après la faillite familiale. Après des études de sténographie (une nouveauté à l’époque), elle devient secrétaire pour une société qui produit des vernis. À 21 ans, elle obtient le poste de secrétaire au Comptoir Général de la Photographie, rencontre puis travaille avec L. Gaumont. Son implication s’intensifie lors de l’Exposition universelle de 1900, elle associe l’image animée des Frères Lumière et l’art théâtral dans plusieurs fictions dont : La fée aux choux. Pour Maurice Gianati, historien du cinéma, Alice Guy est bien la première réalisatrice de l’histoire du cinéma.

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Alice Guy - Portrait 01

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Elle utilise par exemple les erreurs des techniciens pour créer ses premiers trucages, en usant de caches, des surimpressions, projetant la bande à rebours.

« Sa carrière, qui débuta en 1896, dura jusqu’en 1920, plus longtemps que celle de beaucoup de ses contemporains: les frères Lumière, George Méliès, Edison… Ce qui témoigne de sa capacité d’adaptation aux demandes changeantes de l’industrie.

Quasi la seule responsable de chaque détail qui apparait devant la caméra dans les films qu’elle tournait chez Gaumont, avant la construction du studio en 1905. Les idées pour les films venaient d’elle, elle parcourait sans relâche les régions autour de Paris pour trouver des locations, elle partait elle-même à la recherche des accessoires et de costumes, en fabriquant beaucoup elle-même. Elle poussait ses amis à jouer des rôles, louait des set-designers, et jouait elle-même dans des films. Plus tard, dans sa propre maison de production Solax aux Etats-Unis, elle eut le contrôle total de chaque film, du script à la direction artistique, jusqu’au montage.

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Elle tourne des films de genres divers (westerns, dramatiques, espionnages, fantastiques, policiers, …) avec des acteurs stars de l’époque du muet. Son succès est foudroyant et lui permet d’investir et de créer un studio à Fort Lee (New Jersey), qui devient dans les années 1910 un lieu important du cinéma mondial. La Metro-Goldwyn-Mayer distribue ses réalisations jusqu’en 1918. »

[Synthèse depuis les liens suivant : 1. & 2.]

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Carte du Ciel d'Alice Guy

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Alice Guy présente sa conjonction Mercure-Uranus à l’opposition de Saturne/Verseau, le tout au carré de Neptune… et de Mars, second Maître de l’Ascendant Scorpion, placé en XII.

Nous retrouverons souvent chez les gens de Cinéma de tels marqueurs valorisés (notamment Uranus & Neptune: « le tableau animé »; « le rêve électrifié »…).

Ses Soleil/Cancer/Maison IX & Lune/Vierge/Maison XI, en sextile, résument presque à eux-seuls son activité. (Notamment avec la IX insistant sur le Sagittaire & la XI sur le Verseau.)

 Ajoutés à sa conjonction Vénus-Pluton/Taureau, collée sur la pointe de VII et sur la Tête du Dragon, l’ensemble illustre bien la réalisatrice, créatrice d’une société de production cinématographique

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Alice Guy - Portrait 02

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4. Lillian Gish

Née le 14 octobre 1893* à Springfield, Ohio et morte le 27 février 1993 à New York, est une actrice américaine, une des personnalités les plus marquantes du cinéma muet.

* Although she was already nineteen, she gave her age as 16 to the studio. [Ce qui explique cet écart de 3 ans 1893/1896 souvent rencontré pour sa date de naissance.]

(Cf. : Charles Affron (12 March 2002). Lillian Gish: her legend, her life. University of California Press. )

Issue par sa mère d’une famille anglaise émigrée en Amérique en 1632 et alliée à des immigrants écossais, irlandais et français. Pour alléger la misère, elle suit la voie tracée par sa mère au dam des conventions de l’époque, joue plusieurs années au sein d’une compagnie itinérante, et participe même à une tournée avec Sarah Bernhardt.

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Lillian Gish - Triplette 01

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Lillian et Dorothy Gish (sa sœur) débutent au cinéma en 1912, recommandées par Mary Pickford, déjà vedette, à son réalisateur D.W. Griffith. C’est pour Lillian et les autres pionniers du cinéma américain une époque merveilleuse de formation et de création, sans star-system ni contrainte financière excessive.

Bientôt survient le séisme de Naissance d’une nation, le film qui a transformé Hollywood en industrie, où elle est Elsie Stoneman, jeune fille sudiste enlevée par des esclaves affranchis.

C’est elle qui berce le bébé entre chaque épisode du monumental Intolérance, incarnant la mère de l’humanité.  Parmi les chefs-d’œuvre qui suivent, on peut citer Le Lys brisé, À travers l’orage ou Les Deux Orphelines

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Lillian Gish - Triplette 02

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Tragédienne juvénile, héroïne pure et courageuse, Lillian devient grâce aux mélodrames flamboyants du maître la Duse de l’écran. En 1955, le grand Charles Laughton, avec La Nuit du chasseur, lui offre un rôle à sa mesure dans un chef-d’œuvre digne de son passé. Elle y joue une femme pure et courageuse.

Elle mène également une carrière théâtrale brillante. A Broadway, entre 1913 et 1976, elle participe à dix-neuf productions. Comédienne exigeante, elle est toujours en recherche de nouveauté. Francis Scott Fitzgerald, par exemple, était l’un de ses plus grands fans. Parmi les pionnières du cinéma, elle est sans conteste une de celles qui lui apportèrent le plus. Elle a aussi beaucoup œuvré pour la conservation des films muets. En 1973 François Truffaut lui dédie (ainsi qu’à sa sœur Dorothy) son film La nuit américaine.

La comédienne dirigera même un film, Remodeling Your Husband (Remodeler son Mari), avec sa sœur Dorothy comme interprète, en 1920.

(Synthèse Wiki & autres.)

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Lillian Gish

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Ciel de Lillian Gish - sans l'Asc., calculé pour le 14 octobre 1893, au lever du jour

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Toutes les deux ont une conjonction Mercure-Uranus, et des Neptune Uranus Vénus Lune très valorisés. Toutes deux vénusiennes: la Balance est soulignée chez l’actrice, le Taureau pour la réalisatrice…

En plus des forts Neptune & Uranus, Lillian Gish présente sa conjonction Lune-Vénus sur l’axe de projection Sagittaire/Gémeaux : la Star féminine.

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Lillian Gish - Mirrors

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5. Synthèse & Liens

L’importance d’Uranus & Neptune (l’électrification du rêve ; l’animation du tableau)

L’axe Gémeaux/Sagittaire…qui lie

– la projection de concepts ou d’images, sur les écrans et au-delà des frontières

(La caméra du Sagittaire) ;

– avec la mise au double, en boite & en cases, même avant que n’interviennent les dialogues

(Le story-board des Gémeaux).

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Ciel de la projection publique des frères Lumière

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Ciel de Georges Méliès

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Ciel de D.W. Griffith

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Ciel de Sergueï Eisenstein -1898- sans l'Asc.

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L’essence globale & trans-frontière du phénomène Cinéma: avec les influx Lune Neptune Uranus Sagittaire Verseau

Junon & le cadrage; Cérès & le montage

La Lune…avec Soleil & Uranus pour l’éclat…  Avec Neptune & Vénus pour le charme, la plastique. Et tous ensemble pour la magie de l’image.

Mercure pour le ‘jeu’… (souvent souligné par Uranus), dès le muet pour l’expression, et encore autrement, sinon davantage lors du parlant.

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Les Femmes & le Cinéma

Sur un plan général, au sujet de l’accès premier des femmes aux métiers du Cinéma, la passerelle du Technique cérésien uranisé (machines, tâches & rapidité) a tout d’abord ouvert une  petite & bien modeste porte (secrétariat, dactylo, sténo, accessoires, locations, etc.). La nouveauté faisant de l’adaptation une loi, les Cérès Mercure valorisées sont vite devenues des scriptes et des monteuses si efficaces que ces professions, dès lors, sont considérées quasi féminines.

En complément, l’axe Gémeaux/Sagittaire avec Mercure & Jupiter, les Maisons III & IX : la culture, les échanges, les langues, organiser, voir loin, planifier, écrire… semblent favoriser la fiction, le scénario, la direction.

Le 1er réalisateur au monde fut une femme,
Et ce n’est guère connu…

Cela rappelle le cas toujours trop méconnu d’Ada Lovelace, la fille de lord Byron, et qui mérite pourtant d’être célèbre, pour avoir traduit et annoté une description de la machine analytique de Charles Babbage, un ancêtre de l’ordinateur ; ce qui la fait parfois considérer comme « le premier programmeur de l’histoire »… Le langage informatique ‘Ada’ fut nommé en son honneur.

‘Pionnière’ continue d’être un statut exigeant mais efficace pour s’imposer professionnellement en tant que femme.

Avec l’analogie de base entre la Lune, la femme, le reflet, la fantaisie, l’image… ou encore celle associant la combinaison Lune-Uranus, l’image animée & la femme moderne… le Cinéma ne pouvait décemment lui barrer sa porte.

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Quant à faire face-caméra : avec leurs grands yeux, leur belle chevelure, une silhouette, un teint éclatantEnfin, tout ce qui épouse avantageusement la pulpe du film et les lumières sur l’écran: la femme possède tous les atouts.

Avec la prédominance fréquente des faisceaux Lune Vénus Neptune Uranus, qui campent bien la femme drapée dans le celluloïd…

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..Liens

Silent Era.com

– Cineartistes.com/fiche Lillian Gish

Sur youtube:

– « L’Émeute sur la Barricade« , 1906, Alice Guy

– « Falling Leaves », Alice Guy, 1912

– D.W. Griffith, An Unseen Enemy, 1911, Lillian & Dorothy Gish


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Also featuring Wikipedia


Percer les Années Plomb comme Clara Bow

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1930/2010 : l’histoire tousse…

Où sont passées nos twenties ?!

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La crise, Pluton Capricorne, l’opposition Saturne Uranus, la limaille qui plombe l’atmosphère…

C’est l’occasion d’évoquer une actrice éblouissante, surgie d’un puits de misère, qui parvint à soulever la lourde trappe du succès.

Modèle des flappers et de Betty Boop, elle offre à l’Amérique son premier véritable sexe symbole, tout pétillant de malice et de liberté.  Suivent des années folles & vives, jusqu’à ce que l’étau se resserre, sous les morsures de la crise, qui comprime les esprits chagrins au-delà du mesquin; et que la High Society l’éjecte, telle une indésirable… Pensez donc, une bonniche de Brooklyn, reine à Hollywood!

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Plan :

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1. Parallèle 1930/2010

2. Clara Bow, un destin à la Nana

3. Un thème natal extraordinaire

4. Astrotypo de Clara Bow

5. Liens

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Carte du Ciel 1930

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Parallèle 1930/2010 :

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Nous revivons les années 30… sans avoir joui des 20.

(Mince !) Même s’il est vrai que les guerres mondiales –qui les tenaient en sandwich- nous ont jusqu’ici épargnés.

L’idéal serait de corriger la copie, et d’extirper un bout des twenties de ces années 30 qu’on nous sert réchauffées.

La configuration cosmique majeure du moment (opposition Saturne/Uranus carré ‘T’ Pluton) reformule celle de l’époque de 29 (opposition Saturne/Pluton carré ‘T’ Uranus).

Avec Pluton, passant du Cancer au Capricorne, qui remplace Uranus au double carré… l’affaire se présente drapée dans une tenue bien lugubre. Des retentissements profonds et durables sont à prévoir.

La crise, comme on le voit déjà, c’est aussi le retour des mornes triomphes : la délation gonflable, l’immolation des moutons noirs (ou bien verts, c’est selon), la basse morale, le bon sens unique, les lois intéressées (sécurité, moralité, sécurité… et autres joyeuses taies).

Mais laissons tremper là ces tristes considérations et avançons sur la piste caillouteuse de Saturne & Pluton, en essayant d’attraper les éclats du Soleil… avec nos baguettes.

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Pour réagir, un thème natal extraordinaire, une existence, une flamme et une femme intenses !

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Des chevilles souples également…

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Éléments biographiques (renversés):

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Clara Bow… une actrice américaine née le 29 juillet 1905 à New York (Brooklyn). Une Lionne au Ciel de quartz tranchant sur la suie des faubourgs… Météore radieux des années 20… blackboulé dès 1930.

Prototype des garçonnes (les flappers)… de l’avis même de Fitzgerald comme du réalisateur Frank Lloyd (Mutiny on the Bounty… 1935) quand il déclare à la presse qu’elle en est l’incarnation : malicieuse, charmante, agressive, spontanée et profondément sentimentale.

Également modèle original (pour partie… la meilleure) de Betty Boop… avec ses mèches ébouriffées, sa bouche dessinée en arc de Cupidon, au point de redoubler son nom ; ses joues pommelées et ses mensurations ; son regard et ses mines, rendant les dialogues secondaires sinon superflus.

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Parmi d’innombrables flirts avec des acteurs, réalisateurs, etc., alors que la toute nouvelle presse à scandale annonce en saccade ses prochaines fiançailles -plutôt qu’un mariage auquel le public ne croit plus-, citons John Wayne, Victor Fleming (le futur réalisateur d’Autant en emporte le vent), Gary Cooper encore tout jeune premier…

Quant au célèbre et ténébreux Bela Lugosi : des hululements nous soufflent qu’il conservait son portrait nu, longtemps encore passé leur rupture.

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Gary & Clara

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Premier véritable sexe symbole américain (ne devant plus à la vieille Europe ni aux exotiques colonies), et dont l’empire éclatant bien qu’éphémère, chevauche le passage agité du muet au parlant.

Comédienne sans formation, elle impose par l’intensité de son expression, un charme qui doit au naturel et à beaucoup de liberté. De son vivant, sa manière d’être et de jouer crée un nouveau standard ; on demande aux actrices de l’imiter ; les femmes se jettent sur le henné… (Brunette, Clara s’affichait rousse.)

Pour séduire, il faut « jouer nature ».

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Sale coup pour les Sophistiqués… « Patience ! » marmonnent-t-ils. Se tenir en embuscade, attendre que s’appesantissent les jours maussades : la rigueur est toujours favorable aux stylistes. Montrer une noble, longue et triste mine ; jouir en cachette de ces gueux qui n’entendent rien au luxe… et lapider celles qui osent aimer et rire avec ce « naturel » de cantinière.

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Mais le temps passe… 1930 déjà, Clara a 25 ans, l’atmosphère tourne acide ; jouer n’est plus ce plaisir virevoltant, et l’angoisse la rattrape.

Elle se case auprès d’un cow-boy en vue, genre beau gosse, et vit des années retirée dans un ranch, avant de s’éteindre, le cœur fatigué… devant un film où s’active Gary Grant.

Le mythe à venir de Marilyn laissera une marque d’autant plus profonde… qu’elle suivra des lèvres le tracé imprimé avant elle par Clara sur l’austère tunique US… En affriolant Petit Poucet.

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Biographie (suite):
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Père alcoolique; mère schizophrène, qui tente au fort d’une crise de l’égorger dans son lit… La pauvreté profonde du  Brooklyn 1900… Insomnie indéfectible à la clef pour la jeune Clara.

Suite au sourire du destin le plus improbable -même dans le scénario couturé d’une comédie new yorkaise… comme celles où elle va bientôt rayonner-, Clara gagne, en tentant le sort dans un concours de magazine, le droit le plus convoité : celui de participer au tournage d’un film.

Les scènes où elle apparaît sont coupées au montage ; c’est dur mais elle a touché son rêve. Elle hante après cela les studios, et malgré ses tenues misérables et son accent populaire, son charme et cette intensité proprement imparable lui frayent peu à peu la voie.

En un peu plus de 5 ans, elle tourne 50 films.

Tirant profit d’une insomnie maladive, elle vit de folles nuits, tourne la journée, alimente les pages à scandales… multipliant ce qui peut l’être.

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Les années 20 défilent, les années 30 s’enclenchent… L’aristocratie des Studios la sacrifie avec délice et sainte perversité; ses frasques (soit une sexualité franche) et son accent de Brooklyn n’ont plus droit de cité.

Elle a fait la fortune des Studios ; qu’importe !

Elle ne coutait pas cher, on l’exploitait cyniquement; tant pis !

Les temps nouveaux exigent leur lot d’héroïnes virginales et glacées, qui jouissent en grimaçant, avec des mines constipées.

C’est la crise, l’immobilier vacille, les riches sont inquiets ; les pauvres doivent s’amender. Rien n’est davantage logique.

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Puisque l’histoire se répète, quittons ce living étouffant, optons pour la terrasse…

Et plongeons dans les étoiles du Ciel de Clara Bow :

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Ciel de Clara Bow

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Survol général :

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– Un Soleil/Lion en Secteur VI pour cette Star rescapée des bas-fonds qui joue les vendeuses dégourdies, les petites ouvrières…

Avec l’Ascendant Poissons lesté étroitement d’un Saturne hérissé d’aspects conflictuels; le Mars Scorpion culminant au trigone précis de Cérès (en Poissons elle aussi)… Autant d’indices des origines modestes ou de l’enfance difficile.

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– La Lune en Cancer est conjointe à Neptune (le Maître d’Ascendant de la baby face américaine); Jupiter (le second Maître) est en exil début Gémeaux, sur la pointe de 4, au double carré de Saturne & Mercure, de l’Ascendant et du Dragon.

Les deux Maîtres de l’Ascendant mènent droit aux influx Lune & Mercure que présente  en premier plan le visage de Clara. Ces derniers sont soutenus par l’amas Gémeaux, l’angularité comme la dignité de Mercure en Vierge, d’une part; et de l’autre par la dignité de la Lune en Cancer, encore amplifiée par la conjonction de Neptune.

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– Un peu en dessous de Mars, on remarque Uranus: il noue de bonnes relations avec l’Ascendant,  le Dragon, Saturne et Mercure…  Uranus se tient aussi dans l’orbe de l’opposition à la Lune… et Neptune; soit les astres de l’image animée ou du Cinéma.

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– La conjonction Vénus-Pluton en Gémeaux est également remarquable, d’autant qu’elle est très précise (7 secondes d’orbe seulement!). Elle attire l’attention sur le sextile échangé avec la Lune Noire Bélier, ainsi que sur la proximité de Junon (elle même au trigone de la Cuspide de 1).

Cet ensemble ajouté au Mars Scorpion Culminant souligne la libido, donne du chien… La baby face fut d’abord  garçon manqué, avant de changer pour séductrice volcanique…

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Le Ciel de Clara Bow est remarquable à plus d’un titre:

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Outre la dignité des deux Luminaires, en plus de Mercure (en Vierge) et de Mars (en Scorpion); de l’angularité précise de Jupiter, Saturne, du Dragon et Mercure; le thème fourmille d’aspects d’une extrême précision (les conjonctions Lune-Neptune, Vénus-Pluton; le trigone Mars-Cérès; l’opposition Mercure-Saturne; le sextile Saturne-Ascendant-Uranus…). Clara ne pouvait laisser grand monde indifférent.

(J’ajoute la mention du sextile Soleil-Jupiter, du Lion aux Gémeaux, qui, bien que moins précis, dépeint  la veine et les éclats de l’actrice au sommet de la gloire.)

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Astrotypo de Clara Bow:

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Les combinaisons où interviennent Neptune, la Lune et Mercure correspondent à des visages très changeants, mobiles, fortement expressifs, passant d’un caractère à l’autre… L’idéal pour une actrice devant incarner différents rôles, et rendre palpables les états d’âme les plus variés. Le visage de Clara Bow est de cette sorte… et n’est pas le plus facile à astrotyper.

Le profil (au-dessus) rend bien la base Gémeaux au niveau du nez; le Cancer (avec Lune Neptune) dans les yeux; Saturne ou le Capricorne dans le tracé des sourcils, dans le surplomb des arcades, et l’abrupt du menton (avec Mars & Uranus en renfort pour ce dernier point). ce cliché donne l’impression générale du Scorpion & des Gémeaux;  ou  de Neptune/Lune mêlé à Mars & Mercure…

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Ce portrait remarquable (au-dessus) donne l’occasion de revenir sur les principales configurations du thème :

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– Le cadre est légèrement façonné par Uranus même si l’on sent Neptune prêt à le déborder par la suite.

– Le front est masqué. Le modelé général est nappé (Lune + Neptune + Vénus) et recouvre les arrêtes plus aiguës dues à Mars, Uranus, Saturne ou Pluton.

– L’arc des sourcils rend très bien le Saturne/Poissons/Ascendant: le tracé rectiligne descendant saturnien est quelque peu arrondi, comme suspendu… par Neptune, la Lune ou les Poissons.

– L’œil mêle surtout  Lune/Neptune & Mars/Pluton.

– Le nez aussi est lunaire, affiné par Mercure, avec déjà Vénus, plus onctueuse, qui l’adoucit.

– La bouche est fantastique! Clara Bow fut célèbre pour ses lèvres en arc de Cupidon, auxquelles renvoyait son nom: cette « pièce » de choix est due à la conjonction exacte de Vénus & Pluton en Gémeaux.

– Enfin, sur un menton profilé par le Scorpion (aidé d’Uranus), adouci par la ligne des joues, redevable aux influx plus cléments (Eau + Vénus), une superbe fossette délicatement poinçonnée vient apporter la dernière touche.

Comme j’ai tenté de l’expliquer dans une étude sur la fossette mentonnière; c’est à mon sens le résultat d’une forte inter-relation des pôles Mars-Pluton, Vénus et Mercure-Uranus… (Avec l’aspect poinçonné dû  plus particulièrement aux deux très forts Saturne & Mars.) La forte occupation des Gémeaux et l’influence d’Uranus permettent à la fossette de s’imprimer nettement (surtout dans la jeunesse) malgré l’importance des « combleurs » (Jupiter, Neptune, Saturne & Lune), qui , avec l’embonpoint qui menace, tendent à la faire disparaitre…

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Aidé par Jupiter (en sextile au Soleil), le visage de la Lionne apparaît quelque peu ici.

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Malgré Saturne, Mercure & Uranus -plutôt favorables à la ligne, Clara dut lutter toute sa vie contre une tendance à l’embonpoint.

Sa conjonction Lune-Neptune en Cancer, ajoutée au Jupiter angulaire en 4 la prédisposaient à s’épanouir.

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Clara Bow dans "It" -Le coup de foudre- 1927

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Un peu « Poissons« …  et polissonne dans ce film qui  fit d’elle une star.

Au comptoir d’un grand magasin, elle  campe une malicieuse petite vendeuse  qui sait s’y prendre…  pour se faire remarquer.

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Un sourire pour finir... à regret

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Liens:

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Astro Data de Clara Bow

Wiki Clara

1, 2, 3, Fossettes!

Pluton en Capricorne – The System Enemy

Lubitsch Stars – Pola Negri

Kay Francis – Étoile des Années 30

Portraits de Louise Brooks

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Tsilikat