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Manuel Torre – El Cantaor

Un article pour saluer la mémoire d’un grand chanteur gitan espagnol de Flamenco et de ‘cante jondo’;

Pour parler du ‘duende’ magique qui enivre de transe tout l’auditoire jusqu’au plus blasé;

Pour mesurer l’impact du premier essor de l’industrie du disque dans l’émergence de nombreux genres musicaux…

Ou encore, pour situer astrologiquement les liens qui peuvent rattacher le Blues, la Samba, le Fado… avec le Flamenco.

Manuel Torre est un chanteur (cantaor et auteur de cantes) flamenco gitan espagnol, né à Jerez de la Frontera (Espagne), le 5 décembre 1878.


Il rencontre Enrique el Mellizo* qui l’initie au chant flamenco et dont il reprend le répertoire. Il enregistre ses premiers disques en 1909.


Considéré comme l’un des plus influents cantaors gitans du début du XXe siècle, sur scène sa voix pénétrait le coeur du public pour y rester logée.

C’est à son propos que Garcia Lorca parla pour la première fois de « Duende », soit l’effet de transe produit par le chant flamenco ou cante, que Manuel Torre expliquait simplement:

« Tout ce qui possède des sons noirs a du Duende ».

Manuel Torre

Spécialiste des chants primitifs dits profonds (en gorge, du coeur et des tripes): soit le cante Jondo.

Selon Pericón de Cádiz,  » quand ses sonorités t’entraient dans l’oreille, elles ne te quittaient pas de trois semaines « .

Manuel Torre a enregistré 49 cantes flamenco en 1909, 1922, 1929 et 1931. Indigent sur la fin (car aphone et atteint de tuberculose), il meurt le 21 juillet 1933 dans son fauteuil.

Ciel de Manuel Torre

*Enrique el Mellizo est un chanteur (cantaor) espagnol de flamenco né à Cadix, le 1er décembre 1848 (30 ans d’écart avec M. Torre: tous deux sont Sagittaire), et mort à Séville le 30 mai 1906 (tuberculose).

Portrait & Ciel de Enrique el Mellizo.


Il n’a laissé à la postérité aucun disque ni enregistrement, le souvenir de son œuvre repose uniquement sur la beauté grandiose et enveloppante qu’elle diffusait : Manuel Torre pleura la première fois qu’il l’entendit chanter.

Auscultons les années autour de la naissance de Manuel Torre, selon une perspective astrologique mondiale…


Avec Pluton & Neptune en Taureau, d’une part, en plus d’Uranus en Vierge, on devine assez facilement la voracité (Taureau Pluton) de Terres et de leurs richesses, des colonisateurs occidentaux (Uranus Vierge + Exil de Pluton Taureau)…

Plus difficile était d’y percevoir les premiers pas de l’industrie du disque:

1878
Pour faire simple, c’est le grand bal de l’Europe colonialiste.

L’Afrique, bien-sûr, est de toutes les expéditions; les Britanniques font la guerre aux Afghans; les colons français pillent et violentent les Canaques.

ça bouge aussi partout ailleurs: nombreuses et fréquentes sont les opérations navales et militaires…

Beaucoup de futurs peintres vont naitre en 1878.

En Espagne, c’est la restauration bourbonienne: soit la fin de la première République et l’arrivée d’Alphonse XII sur le trône d’Espagne.

Une période de relative stabilité, vite minée par la trop faible redistribution des richesses de ce modèle libéral adoubé par l’église (crise agraire, nationalismes, retard industriel, grèves, anarchisme…).

Malgré l’ouverture culturelle au monde que connait le pays, la décadence couronnée conduira à la dictature de Rivera (dès 1923).
Manuel Torre étant né en fin d’année (Soleil Sagittaire), voyons aussi l’année suivante:

1879
La guerre des Zoulous en Afrique du Sud dès janvier. Au printemps, c’est la guerre du Pacifique: Pérou, Chili et Bolivie se disputent les gisements de nitrate du désert d’Atacama.

C’est aussi la guerre du désert où l’Argentine conquiert le sud de la Pampa…

Encore beaucoup de naissances de futurs peintres, auxquelles s’ajoutent celles de futurs musiciens… Plus une large pincée de révolutionnaires, dès le berceau.

Les premiers 78 tours du Monde:


Emile Berliner, né le 20 mai 1851 , est un ingénieur allemand naturalisé américain, spécialisé dans l’électricité et l’acoustique.

En 1887, il invente le gramophone, qui enregistre le son sur un disque plat. Ayant l’avantage de pouvoir se reproduire facilement par pressage et de se ranger dans un plus petit espace
Il peut alors commencer à fabriquer des disques en quantités importantes et enregistre vite de nombreux artistes.

Commercialisé dès 1894, l’essor du gramophone et des disques se décuplera au long de la première guerre mondiale.


Le disque 78 tours est un disque phonographique généralement couvert de gomme laque noire, qui tourne à environ 78 tours par minute. Il constitue le principal support de diffusion de la musique enregistrée de la première moitié du XXe siècle.

Les années 1920 et 1930 virent donc l’apparition de l’industrie du disque. Le premier disque blues afro-américain à être commercialisé fut celui d’une femme, Mamie Smith, en 1920. Une artiste américaine, née le 26 mai 1891 à Cincinnati (Ohio).

Crazy Blues, une chanson signée Bradford, qu’elle enregistre à New York le 10 août 1920.

Ciel & portrait de Mamie Smith.

C’est le premier disque blues enregistré, ce qui marque un tournant dans l’Histoire du genre; il se vend à 75 000 exemplaires en un mois. Soit le premier disque vraiment blues et faisant un hit.

Un enregistrement réalisé au moment du transit de Saturne sur lui-même, en Vierge, dans le Ciel de Mamie Smith. (Neptune est passé des Gémeaux au Lion. Et Pluton, des Gémeaux au Cancer.)

La première samba enregistrée est Pelo telefone, en 1916, par le chanteur Donga (Brésil).

Dans les années 1920 et 1930, une série d’enregistrements de fado de Coimbra (Portugal) connurent un certain succès.

José Malhoa – Fado -Tableau.

Bref: l’essor de l’industrie du disque (années 20 & 30) coïncide naturellement avec le développement de nombreux genres musicaux, parfois, préexistants, et qui vont pouvoir fleurir aux 4 coins du monde.

Le même Ciel (soit les configurations planétaires lourdes et durables) teintent ainsi, d’une même sorte d’humeur le Flamenco, le Blues, la Samba ou le Fado…

La bulle Neptune Chiron Taureau.

Le ‘Neptune collé Chiron Taureau’, formant le grand Triangle de Terre avec Uranus & Mercure, placé dans la Maison solaire VI du travail et du quotidien (pouvant facilement évoquer l’univers des bars et tavernes où l’artiste se produit à ses débuts)…

Un bloc ‘Neptune Chiron Taureau’ d’autant souligné car également en aspect au Jupiter Verseau (carré), Maître du signe solaire Sagittaire de Torre.

Le signe de la voix et du chant (le Taureau) accueillant l’astre de la musique et de la transe (Neptune) en compagnie de Chiron, lui-même maître es Musique, et symbole de la douleur inhérente à l’existence…

Manuel Torre Map O2

A propos du Duende:


Le Flamenco convoque les flammes et le Feu du coeur. Torre est Sagittaire comme El Mellizo, son maître… Comme Paco de Lucia, Sagittaire également mais juste pour dire.


Vénus collée au Soleil de Torre ajoute encore au don du chant. Le Feu du Flamenco est aussi nourri par toutes ces Lunes, derrière Cérès en Bélier et Maison solaire V. (puis VI.) Pendant que la Queue du Dragon se tient bien au chaud en Lion.


Bon, le Flamenco & les flammes, d’accord! Mais d’où s’écoule alors cette noirceur, bien palpable, et que le Feu se doit justement de dissoudre? Pas des signes de Feu, c’est certain:


Ici, le plus souvent, on retrouve le signe du Scorpion. Avec la force des Mars, Uranus & Pluton… Dans le Ciel de M. Torre, les sons noirs qui fabriquent précisément le fameux duende peuvent sans-doute être reliés à son Mars Scorpion, nu d’aspects, au centre de sa Maison solaire XII.


Le vrai cantaor doit rassembler et tenir ses démons afin de les brûler vifs.


Et on remarque le soutien par trigone précis de Lilith vraie (en Bélier et M. Solaire V.) à la conjonction Soleil Vénus du Sagittaire.
Un soutien lilithien qui permet (peut-être) d’expliquer le miracle de la voix de Manuel Torre:

C’est qu’il ne suffit pas de balancer sa peine et ses regrets, même en en faisant des tonnes; il faut encore parvenir à réduire en cendres les démons responsables, qui logent commodément au fond du coeur.


El cantaor y parvient de tout son souffle, et quand on l’écoute, on n’est pas seulement gêné ou peiné pour lui; mais tout au contraire, notre coeur profite à son tour de sa voix de phénix qui brûle jusqu’à l’ombre de nos diables propres.


C’est la même chose dans le blues ou le fado: quand la voix exprime les sentiments sincères, douloureux et profonds, on quitte le concours de grandes gueules, et notre coeur s’entrouvre, telle la Mer rouge.

Bisextile Vesta Pluton Saturne: la piste du Duende.

En intégrant Vesta (la flamme qui ne doit pas s’éteindre), on peut remonter une autre piste pour expliquer ce duende magistral reconnu chez Torre le premier par le poète Garcia Lorca:

Située en Cancer (et M. solaire VIII), Vesta forme un bisextile avec Pluton Taureau et Saturne Poissons.

L’ensemble (en plus du carré à la Lune Bélier, Maîtresse par le Cancer) peut arriver à restituer la transe, l’hypnose, l’abandon, le plongeon ou le vol au-dessus de l’abîme…

Les soubresauts de l’instinct quand il touche au sacré: le fameux, car sensationnel duende… Qui n’aboutit qu’à du bruit et des sentiments affreux s’il est contrefait.

Le Ciel utilise goulûment les astéroïdes pour répéter (holographiquement) les informations les plus pertinentes, déjà présentées par les planètes.

Pilotage du chant par Pallas & Junon.

Le centre d’aiguillage pour de belles notes et des émotions fortes:
La conjonction Pallas Junon angulaire, au Fond du Ciel en Poissons, pour un Soleil Sagittaire placé au Lever.

Lorsqu’on laisse s’inscrire les interaspects de plus d’objets célestes, le Ciel de Torre s’orne de grands Triangles et même de plusieurs « cerfs-volants ». Et c’est justement la conjonction Pallas Junon qui en marque la tête. J’avais précédemment noté le pouvoir que semble détenir Pallas dans les finesses que requiert le contrôle vocal. (Vous pouvez lire à ce propos l’étude CC sur les Grands Ténors & Neptune.)

Pallas située en Poissons et secteur solaire IV, son goût déjà sûr se trouve encore conforté par celui de Junon: un placement exceptionnel pour piloter son chant.
Et il faut bien cela pour tenir la note juste, alors qu’on la pousse jusqu’au bas du ravin; idem pour soutenir l’émotion forte à rebriser le coeur… Sans lâcher la rampe ni perdre la justesse ou complètement sa voix.

Jupiter et Rahu Verseau.

J’ai peu parlé du Jupiter Verseau, Maître du signe solaire Sagittaire où Vénus embrasse son Soleil.

Son seul aspect est le carré à ‘Chiron Neptune Taureau’: il confirme le ‘maître cantaor’, sa personnalité excentrique, folle de liberté…

On lui doit sans-doute l’enregistrement de son œuvre alors que la technologie le permettant devient tout juste accessible.

Manuel Torre – El cantaor.

Quelques lianes pour rebondir sur le duende:


Le Mythe & La Raison

 

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Olympe – 01

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L’Astrologie Occidentale comme l’Astrophysique, semblent puiser à même Homère, qu’il s’agisse de nommer un astre, ou bien d’étudier une carte du Ciel. Et la famille des Dieux grecs nous est certainement plus familière que la liste des présidents de la troisième République.

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Dans cet article où j’approche les travaux d’un illustre helléniste inconnu: Louis-Nicolas Ménard, je vais tenter de restituer l’impact de son œuvre sur ma pratique astrologique.

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Plan :

  1. Introduction

  2. Le Polythéisme Grec (flash)

  3. Portrait de Louis-Nicolas Ménard (LNM)

  4. Le Polythéisme Grec selon LNM

  5. L’Hellénisme ou le Socle de l’Astrologie Occidentale

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Olympe – 02

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2. Le Polythéisme Grec (flash)

Le Polythéisme Grec, bien que considéré comme la forme aboutie du Polythéisme en général, est le plus souvent présenté comme un système religieux archaïque et dépassé.
Dépassé, bien-sûr, par la modernité des Monothéismes, et particulièrement dans la culture Occidentale, par celle du monothéisme chrétien. L’argument avancé le plus commun est fade et creux : l’avantage du monothéisme résiderait dans le passage du Multiple à l’Un.
Le mot ‘religion’ était inconnu des grecs anciens. Le terme demeure un fourre-tout où cohabitent des systèmes sociétaux constitués de catégories fort distinctes (par ex. : telle ‘religion’ englobera la vie administrative & politique, alors qu’une autre se bornera à des offrandes & des rituels…). Cela-dit, en simplifiant, considérons ‘l’Hellénisme’ comme la religion des grecs anciens, et révisons ensemble (sourire) ses traits connus les plus marquants.

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Cet Hellénisme d’avant les philosophes, est une religion sans dogme qui imprègne toute la vie grecque ; mais la société grecque n’est pas une théocratie, le clergé n’y tient aucun rôle politique. Avant de souligner les valeurs & principes essentiels, passons rapidement sur les éléments les plus connus :
Les Dieux Grecs sont à l’image des humains. Ils sont organisés en famille. Ils incarnent des principes qui sont rappelés par leur apparence, leurs attributs, leur caractère, leurs péripéties et leurs symboles. (C’est précisément ce qui permet d’exercer l’astrotypo : les Dieux grecs sont des types humains, des caractères illustrant des principes.)

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L’Hellénisme ignore la notion de péché et encore plus celle de « péché originel » : les païens helléniques ne recherchent ni rédemption ni salut. Les préoccupations sur l’après-mort occupent peu de place en général. Par contre, ils connaissent la notion de miasma, souillure matérielle et morale dont il faut se purifier.
L’hybris est le principal vice. Il consiste en une audace irraisonnée qui fait oublier à l’homme ses limites, sa condition, outrageant les Dieux par manque de respect. L’homme se heurte ici au destin dont certains estiment que Zeus est le maître, mais que d’autres, à la suite d’Homère, placent au-dessus de la volonté même du Père des Dieux et des hommes.
C’est pourquoi une conduite raisonnable et rationnelle est valorisée. Raison et religion ne s’opposent pas parce que la philosophie, ou amour de la sagesse, est fille du culte delphique, le premier centre de sagesse en Grèce ancienne.
Le culte du beau, fondamental dans cette religion, car manifestation de l’harmonie du monde dont les Dieux sont le foyer et leur culte le garant, conduit à la valorisation du corps et de la vie sexuelle, libérée des tabous chrétiens, amputant l’expression de la nature humaine.
[Lien Wikipédia]

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Portrait de Louis-Nicolas Ménard

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3. Portrait de Louis-Nicolas Ménard (LNM)

Les initiales de Louis-Nicolas Ménard (‘LNM’) épellent adéquatement l’Hellénisme dont il fut le phare.
Louis-Nicolas Ménard nait le 19 octobre 1822 à Paris. Contemporain de Baudelaire, c’est lui par exemple qui l’initie au cannabis (la fameuse confiture verte) dans le grenier de l’appartement familial des Ménard.
Il sera tour à tour ou à la fois, poète, philosophe, chimiste et découvreur (du collodion), peintre (dans la mouvance de l’Ecole de Barbizon), révolutionnaire exilé (en Belgique & en Angleterre), professeur, écrivain… Et surtout, l’un des plus grands esprits et chantres francophones de l’Hellénisme.
Ses opinions politiques profondément démocratiques et sociales, ainsi que sa critique lucide du Monothéisme, ajoutées à son esprit libre et généreux, l’ont fait écarter précocement des allées les plus courues de la renommée.

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Carte du Ciel de Louis-Nicolas Ménard – 19 octobre 1822, Paris

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Découvrons son thème natal (sans l’Ascendant, et orienté pour le lever du Soleil) :

Les Soleil et Vénus en Balance signalent l’artiste. Le signe de l’équinoxe d’automne ainsi habité, sied parfaitement à cet homme passionné d’antiquités grecques, d’arts, d’équilibre et de justice sociale. Junon au sommet du Ciel (pour un Soleil au lever) vient encore confirmer le précédent.
L’occupation du signe du Sagittaire appuie sur l’intérêt philosophique, spirituel et humaniste ; Mars et la Lune (opposée au Jupiter en Exil) y dévoilent en outre la passion pour la peinture, ainsi que l’aspect cosmopolite de ses vues et de son existence.

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Saturne Taureau, au trigone de la triplette Neptune Uranus Vesta, début Capricorne, viennent ensemble cette fois, signer les capacités scientifiques… Que Mercure Scorpion, Pallas et Cérès Verseau vont encore aiguiser.
On remarque pile sur Uranus Capricorne et dans la Maison Solaire III, l’étoile fixe Kaus Borealis (lambda Sagittarii). Dite de nature ‘Mercure Mars’ (soit d’un effet redoublant l’audace intellectuelle d’Uranus), elle favoriserait le goût et le talent pour exprimer et défendre l’idéal, la liberté et la justice.
Le Grand Triangle formé des Jupiter GémeauxVénus BalancePallas Verseau (un beau triangle encore intensifié par ses aspects à la Lune Sagittaire) synthétise les hautes valeurs intellectuelles, morales, artistiques et scientifiques de notre personnage.

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3. Le Polythéisme Grec selon LNM

 

Selon Louis-Nicolas Ménard : le Panthéisme correspond au système des castes, le Monothéisme à la monarchie, le Polythéisme à la république. Seul le Polythéisme est compatible avec la république.
« Le monothéisme est la religion des esclaves, le polythéisme celle des hommes libres. »
Louis Ménard estime ainsi, comme Renan, que la Grèce est la vraie Terre sainte pour ceux dont la civilisation et la beauté sont le culte. La conception religieuse de la Grèce est inséparable de son génie. Sa notion propre est l’idée de la loi, c’est-à-dire de l’ordre universel, de l’harmonie. Les divinités helléniques sont des lois vivantes, dans la société comme dans la nature : l’univers est une symphonie éternelle.
« Dans l’alternance régulière des saisons, dans l’éternelle symphonie du cosmos, les Grecs trouvèrent la révélation de la loi. Les Olympiens ne sont pas les lumières du ciel, comme les dieux védiques, ils sont les lois d’ordre, de proportion et d’harmonie qui se révèlent à nos sens par la beauté, à notre esprit par la justice » (Simboliqe [sic] religieuse, 1898).
La mythologie est donc la clef de la civilisation grecque ; elle est « la langue naturelle des religions » et le principe de la symbolique est un fait acquis : les religions sont des ensembles de symboles, des idées exprimées par des images. Les conceptions antiques renferment une notion plus juste de la vie universelle que toutes nos abstractions mortes et ont, de plus, l’avantage de fournir des types à la peinture et à la statuaire. Chaque statue grecque étant la traduction d’une pensée collective…

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Beaucoup de ces lignes, inspirées par la lecture de l’œuvre de L. N. Ménard, sont de la plume  de Véronique Dumas, l’auteur d’une notice consacrée à notre personnage, et docteur en histoire de l’art.
[Lien Inha – Véronique Dumas]
J’ai surtout voulu transmettre le message, et pour le faire, j’ai préféré la prose de femmes audacieuses, compétentes et inspirées, à mes habituelles paraphrases alambiquées. Vous pouvez ainsi, également consulter un article paru dans le Monde, « L’antiquité et les monothéismes », de l’académicienne Danièle Sallenave, qui avec élégance et concision, détaille et salue ces mêmes vertus, puisées dans l’œuvre de Louis-Nicolas Ménard.

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« Le Polythéisme est cependant différent du Panthéisme. Pour ce dernier, les êtres ne sont que des attributs de la substance unique. D’où l’impossibilité de fonder une individualité. Mais alors que le Monothéisme fait place à l’individu, il le soumet au contrôle de l’Un. Pour Ménard, diversité et pluralité constituent le fond du réel. La nature est un ensemble de forces mais ces forces sont indépendantes, elles s’équilibrent mais ne se réduisent pas l’une à l’autre, dans l’immense panthéon grec, il y a de la place pour tous les dieux.
L’affrontement des contraires créé l’harmonie, un principe ne pouvant jamais absorber tous les autres. L’homme et son esprit font partie de la nature. La coupure ontologique du monothéisme avec son Dieu transcendant et créateur n’existe pas.
Les divinités helléniques ne sont pas seulement, comme celles des autres nations, des Forces, des Puissances, des Causes, ce sont des Lois vivantes. Et à cette religion de la Loi correspondent la morale du droit appliquée dans la cité républicaine, et le culte de la beauté manifesté dans l’art. »
[Lien Le Monde – Danièle Sallenave]

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Les Dieux ou Lois de L’Univers.

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5.L’Hellénisme ou le Socle de l’Astrologie Occidentale

 « Les anciens Grecs, dit Hérodote, ne savaient pas les noms des Dieux; ils les appelaient simplement les Lois, à cause de l’ordre qui règne dans l’univers. »
 Cette vision grecque de l’ordonnancement du monde, distribuée en lois et en autant de Dieux qu’il est nécessaire pour en porter les principes… Oui, ce culte de l’Ordre et de l’Harmonie permet d’élucider pour une part, le fait que l’Astrologie fonctionne.
Parmi tous ses délicieux mystères, je m’interrogeais souvent sur le fait qu’un astrologue pratiquant le grand Art avec assez de réussite, le faisait à l’aide de positions astronomiques d’astres baptisés par des scientifiques, du nom des divinités du Panthéon gréco-romain… ?!

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Jusqu’à nos jours, la part métaphysique inhérente à l’Astrologie ne permet pas de produire de preuve. Telle une religion, l’Astrologie n’est toujours pas scientifiquement vérifiable. Aussi, pour un praticien parfois anxieux qu’on ne reconnaisse la beauté et la part de vérité encloses dans ce doux violon d’Ingres, il est savoureux de constater que la religion grecque antique, l’Hellénisme, et pour une grande part, les principes illustrés dans la Mythologie Grecque, constituent une sorte de religion de l’Ordre Universel… Une Ode à la Raison.

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Olympe – 04

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